Enregistrement de 1937
La si tant vieille Nanon
Avait un bouc très prolifique
Et tous les fermiers du canton,
A ce bouc, amenaient leurs biques.
On payait cinq sous seulement
Pour ce nouveau droit de cuissage ;
Le fermier s'en allait content
Et la chèvre encore davantage.
Ah ! C'était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon.
Comme plus de vingt fois par jour,
Le bouc était mis à l'ouvrage,
Nanon, au bout d'un temps très court,
Eut deux cents écus en partage.
Le maire du pays, jaloux, se dit :
Si j'achetais la bête,
Moi, je ferais payer dix sous ;
Ma fortune serait bientôt faite.
Ah ! C'était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon.
Le marché fut vite conclu
Pour une somme rondelette.
Nanon empocha les écus
Et le maire emmena la bête.
Bellement, il vous l'installa
Dans un bureau de la mairie
Et sur la porte, l'on grava
Cette inscription "Ici, bureau des saillies"
Ah ! C'était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon.
Le lendemain, trente fermiers,
Au bouc, amenèrent leurs chèvres.
Mais le maire dut constater
Qu'il y a loin de la coupe aux lèvres.
Ce bouc, naguère, si fougueux,
Refusant ses faveurs de mâle,
S'en allait, le grand paresseux,
S'endormir dans un coin d' la salle.
Ah ! C'était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon.
Le maire s'en fut chez Nanon.
"Votre bouc ne veut plus rien faire"
Lui dit-il d'un air furibond,
"Expliquez-moi donc cette affaire"
Mais la vieille, sans sourciller,
Dit "Pas étonnant, monsieur le maire,
Qu'il ne veuille plus travailler.
Dame ! Vous en avez fait un fonctionnaire"
Ah ! C'était un fameux luron,
Le bouc à la vieille Nanon.
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http://www.chanson.udenap.org/
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lundi 9 février 2009
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